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Mérule dans une maison : risques, traitement, assurance et recours

La mérule est un champignon qui détruit silencieusement le bois de votre maison. Elle se développe avec l’humidité et reste cachée jusqu’à causer des dégâts importants. Ce guide vous explique comment la reconnaître, la traiter, et faire valoir vos droits auprès des assurances.

Qu’est-ce que la mérule exactement ?

Pour lutter efficacement contre ce champignon, il faut d’abord savoir le reconnaître. Voici les caractéristiques essentielles de la mérule et ses signes distinctifs.

Mérule : définition

La mérule, ou Serpula lacrymans, est un champignon lignivore qui se nourrit de bois. Particulièrement redoutée dans le bâtiment, elle s’épanouit dans les environnements humides,  sombres et mal ventilés. Une fois installée, elle se propage rapidement, attaquant les structures en bois, cloisons, plinthes et planchers.

La température est déterminante pour son développement :

  • En dessous de 5°C : phase de latence, la mérule reste en dormance.
  • Entre 10°C et 26°C : développement actif.
  • Au-delà de 30°C : ralentissement de l’activité.
  • Au-delà de 53°C : destruction possible du champignon.

C’est pourquoi elle prospère particulièrement sous nos climats tempérés.

Sa présence résulte généralement d’un problème d’humidité : dégât des eaux, infiltration, condensation persistante ou ventilation insuffisante. Ce champignon peut rester caché pendant plusieurs semaines avant que les premiers signes visibles n’apparaissent.

Début de la mérule : comment la reconnaître ?

Premiers signes :

  • Fines toiles blanches filamenteuses sur le bois, rappelant une toile d’araignée humide,
  • Condensation ou humidité persistante, accompagnée d’une forte odeur de champignon.

Stade avancé :

  • Masse ou croûte épaisse de couleur orange, rouille ou brunâtre, avec un aspect craquelé,
  • Gouttelettes d’eau (larmes) donnant un aspect luisant au champignon,
  • Bois qui gondole, s’effrite ou sonne creux à la percussion.

Ces signes apparaissent d’abord dans les zones peu accessibles et mal aérées : caves, vides sanitaires, greniers, intérieur des cloisons.

Pour confirmer la présence de mérule, il est recommandé de faire analyser un échantillon du champignon par un laboratoire spécialisé.

Conditions idéales pour la mérule

La mérule se développe rapidement sous certaines conditions spécifiques : humidité supérieure à 20 %, température entre 20 et 26°C, obscurité et faible ventilation. On la trouve généralement dans les caves, greniers, vides sanitaires et derrière les cloisons ou revêtements. Sa capacité à survivre en dormance jusqu’à 0°C rend son éradication particulièrement difficile.

L’importance du diagnostic professionnel

La mérule s’étend souvent bien au-delà des zones visibles. Seul un professionnel qualifié peut évaluer l’ampleur réelle de l’infestation par :

  • Un examen visuel approfondi,
  • Un sondage du bois pour vérifier sa résistance,
  • Des analyses en laboratoire pour identifier formellement le champignon.

Ce diagnostic est essentiel pour deux raisons : établir un plan de traitement adapté et constituer un dossier solide auprès de votre assurance, notamment si la mérule résulte d’un sinistre antérieur comme un dégât des eaux.

Est-ce dangereux d’avoir de la mérule dans sa maison ?

La mérule pose deux types de risques distincts qu’il faut connaître pour mesurer l’urgence d’une intervention.

Danger pour la structure du bâtiment

La mérule menace sérieusement l’intégrité de votre habitation. Elle attaque prioritairement les matériaux contenant de la cellulose : bois de charpente, planchers, cloisons et huisseries. Elle rend ces structures cassantes et provoque des affaissements localisés.

Sans traitement, elle se propage sur plusieurs mètres, même à travers les murs maçonnés ou derrière les revêtements. À moyen ou long terme, les conséquences peuvent être graves :

  • Affaiblissement progressif du bâtiment,
  • Travaux de rénovation lourds et coûteux,
  • Risque d’effondrement partiel dans les cas critiques.

La mérule est-elle dangereuse pour la santé ?

La mérule n’est pas directement toxique, mais présente des risques indirects pour la santé :

  • Ses spores dans l’air peuvent provoquer des irritations respiratoires, surtout chez les personnes allergiques ou asthmatiques.
  • Elle favorise l’insalubrité du logement, l’apparition d’autres moisissures et dégrade la qualité de l’air intérieur.

Sans être un danger sanitaire majeur, la mérule révèle un problème d’humidité chronique dans le bâtiment. Une intervention rapide s’impose, tant pour des raisons structurelles et sanitaires que pour des questions d’assurance.

Mérule et assurance : êtes-vous couvert ?

Face à ce sinistre particulier, les assurances adoptent souvent une position restrictive. Voici comment défendre vos droits à indemnisation.

La mérule est-elle prise en charge par les assurances ?

La couverture varie selon les contrats. Vérifiez attentivement les conditions générales de votre assurance pour connaître votre situation exacte.

Certains contrats couvrent la mérule quelle qu’en soit la cause, tandis que d’autres ne l’indemnisent que si elle résulte d’un dégât des eaux lui-même couvert. Certaines polices exigent que la mérule soit apparue après la date de début du contrat pour être prise en charge. D’autres encore limitent leur couverture au Serpula lacrymans uniquement, excluant les espèces cousines.

Ces nuances contractuelles déterminent vos droits à l’indemnisation.

Traitement de la mérule : quelles solutions ?

Face à cette menace, seule une intervention professionnelle peut garantir l’élimination complète du champignon.

Traitement professionnel : la seule option viable

Le traitement de la mérule exige bien plus qu’un nettoyage superficiel. Une fois installée, elle infiltre profondément les matériaux et poursuit son développement de façon invisible.

Une élimination efficace repose sur trois actions complémentaires :

  • Application de fongicides professionnels certifiés,
  • Retrait complet des matériaux contaminés (plinthes, planchers, cloisons, isolants),
  • Assainissement de l’environnement par ventilation renforcée, déshumidification et parfois ouverture des murs.

Cette intervention est généralement invasive et onéreuse, impliquant souvent des travaux de démolition partielle pour stopper définitivement la progression du champignon.

Peut-on traiter la mérule soi-même ?

Non. Contrairement aux moisissures ordinaires, la mérule résiste aux traitements domestiques.

Les solutions courantes (vinaigre blanc, eau de javel, huiles essentielles, etc.) s’avèrent totalement inefficaces. De même, les produits anti-moisissure vendus en grande surface ne pénètrent pas suffisamment dans les matériaux pour éliminer le champignon.

Les tentatives de traitement par particulier masquent simplement le problème temporairement, tandis que la mérule continue de détériorer la structure.

Prix d’un traitement contre la mérule

Les coûts varient considérablement selon l’étendue de l’infestation et l’accessibilité des zones touchées.

À titre indicatif :

  • Diagnostic : entre 100 et 600 €, selon le professionnel et la complexité de l’évaluation,
  • Traitement complet : entre 2 000 et 50 000 €, selon la surface affectée, les matériaux atteints et l’ampleur des travaux nécessaires.

Mérule en Belgique : où se situe le risque ?

Contrairement aux idées reçues, la mérule peut se développer dans toutes les régions de Belgique dès que les conditions lui sont favorables.

Bien que certaines communes wallonnes (Liège, Namur, Charleroi, Bastogne, etc.) connaissent de nombreux cas, le champignon est présent dans l’ensemble du pays, de la Flandre à Bruxelles en passant par la Wallonie.

Ce sont davantage les caractéristiques des bâtiments qui déterminent le risque :

  • Bâtiments anciens avec structures en bois non traité,
  • Présence d’humidité persistante (taux supérieur à 20 %),
  • Défauts d’isolation et de ventilation,
  • Rénovations inadaptées sans gestion de l’humidité,
  • Anciennes zones minières avec problèmes structurels.

La mérule est-elle reconnue comme fléau ?

Il n’existe pas de classement national de la mérule comme fléau officiel en Belgique.

Pourquoi est-il utile de faire appel à un expert d’assuré ?

Face à un problème de mérule, l’accompagnement d’un expert d’assuré peut transformer radicalement l’issue de votre dossier d’assurance.

Établir les faits avec précision

Un expert d’assuré examine méthodiquement les causes et circonstances d’apparition de la mérule. Il détermine si elle est couverte par votre contrat.

Cette analyse technique permet d’évaluer si votre situation entre dans le cadre des dommages garantis, même face aux exclusions relatives aux champignons.

Clarifier votre situation avec l’assureur

Le recours à Expert-Bel apporte une rigueur technique essentielle :

  • Analyse factuelle face aux exclusions contractuelles,
  • Évaluation précise des coûts de traitement nécessaires,
  • Présentation structurée et documentée du dossier.

Une fois la mérule traitée par une société spécialisée et éradiquée, Expert-Bel pourra établir l’inventaire des travaux à réaliser pour remettre votre bien en état et négocier le montant de ces dommages avec votre compagnie d’assurance.

N’oubliez pas que c’est à vous, en tant qu’assuré, de faire une évaluation des dommages. L’aide d’un expert d’assuré permet d’obtenir une indemnisation juste et équitable, correspondant réellement à l’étendue des dégâts causés par la mérule.

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