Accueil > Blog > Bicarbonate, vinaigre, ammoniac… Peut-on traiter la mérule soi-même ?

Bicarbonate, vinaigre, ammoniac… Peut-on traiter la mérule soi-même ?

Le vinaigre blanc, le bicarbonate ou l’ammoniac suffisent-ils contre la mérule ? Ces remèdes maison peuvent donner l’impression de fonctionner, mais ils n’éliminent pas le problème en profondeur. Voici pourquoi ces solutions sont inefficaces.

Pourquoi la mérule est-elle si dangereuse pour votre maison ?

La mérule, ou Serpula lacrymans, n’est pas une moisissure ordinaire. Ce champignon lignivore s’attaque directement au bois, même sec, dès que les conditions d’humidité et d’obscurité lui sont favorables. Invisibles au début, ses filaments s’étendent derrière les cloisons, dans les planchers, les charpentes, colonisant silencieusement les matériaux.

Le vrai danger, c’est sa capacité à fragiliser la structure même du bâtiment. En quelques mois, une pièce maîtresse en bois peut perdre sa cohésion. Pire encore : la mérule traverse les murs en pierre ou en béton pour aller contaminer d’autres zones.

Ce fléau du bâti reste longtemps indétectable à l’œil nu. Quand on l’aperçoit enfin – sous forme de plaques blanchâtres ou de masses orangées fibreuses – les dégâts sont souvent déjà considérables. Et les réparations peuvent s’élever à plusieurs milliers d’euros.

Les traitements maison sont-ils efficaces contre la mérule ?

Sur les forums et réseaux sociaux, on voit souvent les mêmes conseils contre la mérule : vinaigre blanc, bicarbonate de soude, ammoniac, ou huiles essentielles antifongiques. Ces solutions sont présentées comme des remèdes naturels à appliquer directement sur les zones contaminées.

Il est vrai que certaines de ces substances possèdent des propriétés antifongiques de surface. Appliquées à temps, elles peuvent limiter temporairement l’expansion visible du champignon, voire l’assécher partiellement. Mais ces résultats sont trompeurs.

Pourquoi cela ne suffit pas

La mérule ne s’installe jamais uniquement en surface. Son réseau de filaments (mycélium) s’infiltre profondément dans les matériaux : plâtre, bois, maçonnerie, isolants… Les traitements « maison » n’agissent pas en profondeur et ne neutralisent ni les racines, ni les spores disséminées dans l’air.

Pire : en masquant temporairement les signes visibles, ces traitements peuvent retarder un vrai diagnostic. Pendant ce temps, le champignon poursuit sa progression silencieuse dans les structures.

En résumé, ces produits ne soignent pas la mérule. Ils peuvent, au mieux, désinfecter une zone, mais en aucun cas éradiquer le champignon ni sécuriser le bâtiment.

Quels sont les traitements réellement efficaces ?

Une fois la mérule installée, seule une approche professionnelle peut garantir son élimination. Voici ce qui fonctionne vraiment.

Assainir l’humidité à la source

Avant toute chose, il faut identifier et supprimer la cause : infiltration, condensation, remontées capillaires… Tant que l’humidité persiste, la mérule reviendra. Cela peut nécessiter des travaux importants : amélioration de la ventilation, drainage, reprise d’étanchéité ou même modification de la structure.

Décontamination fongicide et travaux ciblés

Le traitement curatif repose sur plusieurs étapes indissociables :

  • Élimination des matériaux contaminés : bois, plâtre, isolants, parfois jusqu’à 1 mètre au-delà des zones visibles.
  • Traitement chimique des murs et des surfaces saines : injection ou pulvérisation de fongicide professionnel homologué.
  • Assèchement complet du bâti, souvent par chauffage ou déshumidification forcée.

Ces opérations ne peuvent être menées qu’avec du matériel spécifique et des protections adaptées. La moindre erreur peut disséminer les spores et empirer la situation.

La mérule nécessite une intervention de professionnels qualifiés. Un traitement mal réalisé, même avec les bons produits, expose le bâtiment à une réapparition dans les mois qui suivent.

Et votre assurance dans tout ça ?

La question de l’indemnisation reste complexe avec la mérule. Mieux vaut connaître les règles du jeu avant de déclarer un sinistre.

Une prise en charge incertaine

La mérule n’est pas automatiquement couverte par l’assurance habitation. Dans certains contrats, les dégâts liés aux champignons ou moisissures sont exclus.

Certains assureurs indemnisent la mérule qu’elle qu’en soit la cause, d’autres ne l’indemnisent que si la mérule découle directement d’un sinistre couvert : infiltration soudaine, fuite accidentelle, ou encore dégât des eaux reconnu. Encore faut-il pouvoir le prouver.

D’autres compagnies ne couvrent que le Serpula lacrymans (mérule véritable), sans inclure les autres types de champignons lignivores. Par ailleurs, certaines n’interviennent que si la mérule est apparue après la prise d’effet du contrat, alors qu’en pratique, il est très difficile de dater précisément l’apparition du champignon.

Contre-expertise : un levier à ne pas négliger

En cas de désaccord ou de refus d’indemnisation, vous avez le droit de faire appel à un expert d’assuré. Ce professionnel indépendant analyse les causes du sinistre, chiffre les dégâts et vérifie si l’assurance peut être mobilisée. Il vous aide à faire valoir vos droits et à construire un dossier solide.

Ce qu’il faut faire dès les premiers signes

Face à la mérule, la réactivité est essentielle. Plus l’intervention est tardive, plus les dégâts sont profonds et coûteux.

Repérer les premiers indices

Les signes d’alerte ne sont pas toujours spectaculaires :

  • Odeur de moisi persistante,
  • Bois qui gondole, ramollit ou se décolore,
  • Présence de filaments blancs ou orangés, parfois cotonneux,
  • Taches humides persistantes, même après aération,
  • Salpêtre ou condensation anormale sur les murs.

Si vous repérez l’un de ces signes, ne touchez pas à la zone suspecte : vous pourriez disperser les spores dans l’air.

Réagir sans aggraver

  • Demandez à un laboratoire de venir faire un prélèvement du champignon pour qu’il l’analyse et savoir ainsi à quel champignon on a affaire exactement.
  • Supprimez l’humidité à la source si possible (fuite, condensation, ventilation insuffisante, etc.).
  • Aérez sans surchauffer pour limiter la prolifération.
  • Contactez rapidement un spécialiste plutôt que de traiter vous-même la zone.
  • Conservez les éléments atteints sans les jeter : ils pourraient servir de preuve pour votre assurance.

L’importance du diagnostic professionnel

Un spécialiste de la mérule saura établir un diagnostic fiable, mesurer l’étendue réelle des dégâts et proposer un plan de traitement adapté. Ce diagnostic pourra aussi servir de base à une déclaration de sinistre, si la cause est liée à un événement couvert par votre assurance.

Face à la mérule, les solutions maison ne suffisent donc pas. Pour limiter les dégâts et optimiser votre dossier d’indemnisation, l’intervention d’un professionnel s’impose rapidement.

Et si votre assurance sous-évalue les dommages ?

C’est à vous de prouver et chiffrer vos dommages auprès de votre assurance. D’où l’importance de faire appel à un expert d’assuré dès le début pour constituer un dossier solide et veille à ce qu’une société spécialisée viennent décontaminer votre habitation. Il analyse les causes du sinistre, évalue précisément tous les dégâts et vous aide à obtenir l’indemnisation prévue par votre contrat.

Expert-Bel vous accompagne dans cette démarche pour défendre vos intérêts.

Demander une expertise gratuite

Les derniers articles
Prévention & entretien
Comment éviter un dégât des eaux causé par le gel ?
Chaque hiver, le gel fait éclater des milliers de canalisations. Tuyaux fissurés, fuites au dégel, assurance qui refuse l’indemnisation : autant de problèmes évitables avec les bons réflexes. Voici comment...
27 novembre 2025
Lire la suite
Indemnisation & recours
Comment régler un litige avec mon assureur ?
Personne ne souhaite se retrouver en conflit avec son assurance. Pourtant, certains désaccords sont inévitables : refus d’indemnisation, montant insuffisant, délais excessifs… Lorsqu’un litige survient, il faut savoir comment réagir...
24 novembre 2025
Lire la suite
Sinistres habitation
Bicarbonate, vinaigre, ammoniac… Peut-on traiter la mérule soi-même ?
Le vinaigre blanc, le bicarbonate ou l’ammoniac suffisent-ils contre la mérule ? Ces remèdes maison peuvent donner l’impression de fonctionner, mais ils n’éliminent pas le problème en profondeur. Voici pourquoi...
20 novembre 2025
Lire la suite
Prévention & entretien
Comment protéger sa maison contre une inondation ?
Avec le réchauffement climatique, les épisodes d’inondation se multiplient en Belgique. Que vous viviez dans une zone inondable ou que vous souhaitiez simplement anticiper, il est désormais indispensable de penser...
17 novembre 2025
Lire la suite
Indemnisation & recours
Comment éviter un désaccord avec son assurance après un sinistre ?
Un sinistre est déjà une épreuve en soi. Quand s’y ajoute un désaccord avec l’assurance, les démarches peuvent vite devenir lourdes, frustrantes, voire interminables. Pourtant, ces tensions ne sont pas...
13 novembre 2025
Lire la suite
Indemnisation & recours
Code de conduite Assuralia-Gebcai : Expert-Bel renforce son engagement envers les assurés
Depuis le 1er juillet 2025, un code de conduite encadre officiellement les relations entre experts et compagnies d’assurance en Belgique. Élaboré par Assuralia et le Gebcai, ce référentiel fixe des...
10 novembre 2025
Lire la suite
Prévention & entretien
Détecteurs de fumée : où les installer pour une alerte vraiment efficace ?
Les détecteurs de fumée sont obligatoires en Belgique, mais respecter la loi ne suffit pas. Un détecteur mal placé peut ne jamais se déclencher ou alerter trop tard. Où les...
6 novembre 2025
Lire la suite
Indemnisation & recours
Peut-on être indemnisé sans facture après un sinistre habitation ?
En cas de sinistre, les assurances exigent souvent des justificatifs pour estimer les pertes. Mais que faire si les factures ont disparu ? Après un incendie, un dégât des eaux...
3 novembre 2025
Lire la suite
Sinistres habitation
Quels dégâts sont couverts après une tempête ?
Rafales soudaines, objets projetés, infiltrations en toiture… Les tempêtes laissent souvent des dégâts importants. Mais tous ne sont pas automatiquement pris en charge par votre assurance habitation. Que couvre réellement...
30 octobre 2025
Lire la suite
Sinistres habitation
Contester une indemnisation trop basse : mode d’emploi
Votre assurance vous propose une somme en deçà de vos pertes réelles ? Avant de signer, prenez le temps d’examiner l’offre. En Belgique, vous disposez de recours pour obtenir une...
27 octobre 2025
Lire la suite